Etre jeune diplomé et créer son cabinet de kinésithérapie

En 2020, on comptait en moyenne 95 000 masseurs-kinésithérapeutes dont près de 42 % d'entre eux sont des femmes. Si la féminisation de la profession a progressé en un an, l'âge moyen des kinésithérapeutes reste stable (46 ans). Parmi ces 95 000 MK, 90 % d'entre eux exercent en libéral.(https://www.macsf.fr/actualites/chiffres-cles-kinesitherapeutes)
Les jeunes diplômés exercent (99 %) dès l'année du diplôme. La majorité de ces jeunes ont la volonté de continuer à se former en faisant des remplacements ou de l'assistanat dans des cabinets de kinésithérapie. Bien que peu d'entre eux souhaitent créer leur cabinet dès la fin de leur étude, des jeunes décident de sauter le pas et d'ouvrir leur propre cabinet à l'instar de Lisa, une jeune étudiante qui a décidé de s'installer dès la fin de son cursus scolaire.

En tant que jeune diplômée, pourquoi avoir choisi l'installation dès la fin de vos études plutôt que l'assistanat ou la reprise d'un cabinet (avec patientèle) ?

"J'ai choisi une installation dans mon cabinet dès la fin de mes études simplement car j'ai beaucoup investi économiquement dans mes études et je trouve cela dommage de donner une partie de mon salaire à un cabinet qui ne m'appartient pas, c'est un peu en accord avec mes ambitions professionnelles." Et lorsque l'on demande à Lisa s'il est plus difficile pour un jeune de s'installer dès la fin de ses études, pour elle [...] "rien n'est compliqué à partir du moment où l'on a envie d'une installation, et que travailler autrement serait inconfortable. De la méfiance oui beaucoup, on ne nous fait pas confiance ou l'on nous croit un peu naïfs. On ne l'est pas vraiment et il faut faire ses preuves."

Comment avez-vous réussi à concillier vos études et votre projet d'installation ?

"Ce n'est pas très compliqué en soi, je m'en occupe quand j'ai moins de partiels, moins de présentiels, et cela avance plutôt bien."
En tant que professionnel de la santé, le masseur-kinésithérapeute doit, dès son installation, effectuer un certain nombre de démarches qui lui permettront d’encadrer son activité. Dans un premier temps, il est important de choisir la forme juridique la plus adaptée à son projet. Pour ceux qui souhaitent se lancer seul la SELURL (société à responsabilité limitée unipersonnelle) ou la SELASU (société par actions simplifiées unipersonnelle) seront les deux formes les plus adaptées et pour ceux qui souhaitent s'associer, vous aurez le choix entre différents statuts : la SCM (Société Civile de Moyens) qui vise à faciliter la mutualisation du matériel, la SCP (Société Civile Professionnelle) ou bien encore la SELARL (Société d’Exercice Libéral).
Le choix de l'emplacement est également important car il va jouer un rôle majeur dans la typologie de votre future patientèle. Par ailleurs, choisir le terrain ou son futur local demande du temps entre la signature du compromis de vente et l'acte de vente. Il est également important de souligner que la tarification des actes est différentes selon les villes ou les régions d'exercice. Pour Lisa, le choix de l'implantation de son cabinet a été long : "Mon choix d'implantation a été un peu par hasard, sans grands espoirs de trouver un local. J'ai contacté plusieurs maires afin de savoir si une maison médicale était disponible ou un kiné qui souhaitait partir à la retraite ( le chemin fut compliqué à ce niveau). Mais j'ai réussi à trouver un maire en recherche de kiné et j'ai foncé."
Attention aux zones sur-dotées. Depuis 3 ans, les ARS ont la possibilité de contrôler et plafonner le nombre de professionnels exercants en kinésithérapie afin de favoriser les installations en zone sous-dotées. Néanmoins, si vous souhaitez tout de même vous implanter dans une zone sur-dotées, il vous faudra obtenir en premier lieu le conventionnement de la CPAM. Faire le choix de s'installer c'est aussi un investissement financier. Il est primordial de s'entourer de professionnels compétents comme Fyzéa qui propose divers solutions de financement comme le crédit-bail par exemple : "Pour ce qui est du financement, j'attends d'avoir une base matérielle et une idée de budget nécessaire pour prendre une décision de crédit ou d'auto financement."
Après toutes ces étapes, vient le moment de l'aménagement du local et du choix du matériel. Il s'agit le plus souvent de la partie la plus sympa du projet. Pour vous accompagner dans cette étape cruciale, ne négligez pas l’apport d’un professionnel qui pourra au mieux valoriser votre surface disponible grâce notamment à des plans 3D

Et les réseaux sociaux dans tout cela : quel est leurs rôles ?

Suite à la crise sanitaire, les professionnels de la médecine ont dpu s'adapter. Les téléconsultations se sont développées de plus en plus et les "tutos" se sont démocratisés.

Pensez-vous avoir une autre approche du métier de kinésithérapeute avec les réseaux sociaux et la montée en puissance des influenceurs dans votre domaine ?

"Les réseaux sociaux ont du bon, je participe également sur Instagram au partage d'informations sur mes études et sur le métier de kinésithérapeute. Mais je reste convaincue qu'un bon kiné se consacre à ses patients, plus qu'aux réseaux sociaux, divulguer des informations c'est bien, mais soigner notre patientèle au cas par cas c'est mieux ... Je trouve que les réseaux sociaux sont très positifs pour indiquer "quand consulter" mais pour donner des techniques de traitement, pas du tout. Chaque patient mérite son traitement."

Comment vous positionnez-vous par rapport à cela ?

"Je pense continuer à partager de l'information, mais je ne pense pas en faire une source de revenus comme le font certains kinésithérapeutes Instagram... je n'envisage pas ma carrière comme cela, la kinésithérapie c'est du contact, pas de l'internet"

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui souhaitent se lancer dans la création de leur cabinet ?

"Foncez mais ne vous laissez pas influencer par la beauté de ce qu'on peut vous proposer, restez les pieds sur terre et sur vos gardes. N'allez jamais contre des principes et limites que vous vous êtes fixés juste pour raison qu'une offre est alléchante. Surveillez les contrats que vous signez et surtout le nombre d'année d'engagement ( à travailler sur une zone géographique, ou même sur une proposition économique) "

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